Blog

ninwlou-cote-d-ivoire

Président de l’École des poètes, cracheur de mots en feu, Nin’wlou (si vous n’avez jamais du slam prononcé ce nom) nous partage ses secrets

 

Slam Is Love : Que les mots et le feu s’embrasent pour donner vis. Quelle est la part du feu dans votre création artistique ?

Nin’wlou : Avec l’eau, la terre, l’air, le feu constitue l’un des quatre éléments qui forment la vie. La symbolique du feu est grande. Le feu qui éclaire peut aussi consumer, purifier, réchauffer, révéler, etc. Qu’importe l’une des missions citées, le feu ne passe jamais inaperçu. Il a une haute teneur mystique, l’un des moyens d’expression des dieux, de Dieu. C’est aussi cela le but de mon engagement

Slam Is Love : Quel rôle doit jouer le slam dans la construction de l’Afrique, spécialement de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui ?

Nin’wlou : Le Slam reste un art, quoi qu’on dise. Mais de plus en plus, il prête sa voix aux causes qui nous tiennent à cœur, une sorte d’amplificateur des petits cris du peuple. Comme je le dis on ne peut plus se contenter de simples jeux de mots. À ce point, comme à plusieurs autres d’ailleurs, les destins de plusieurs peuples d’Afrique sont liés. Nous ne devons pas nous taire, nous devons continuer à résister, à éduquer, à former et à informer; entonner un nouveau champ lexical pour l’Afrique.

Slam Is Love : Comment on fait assoir le slam dans un pays de décaler couper ?

Nin’wlou : Chaque art a sa place, son public. Il y aussi le zouglou, le reggae, la résurgence du rap etc. L’un des problèmes que nous continuons à résoudre, c’est de rendre accessible le slam, l’emmener vers les consommateurs. Ça reste un produit. C’est à nous de bien le « vendre ». Le public n’apprécie et ne se livre qu’à ce qui vient à lui. Aussi, culturellement la Côte d’Ivoire est immensément riche, notre art devait en tenir compte.

Slam Is Love : Quel est le procédé pour remplir le palais de la culture ? Parce que plusieurs fois vous l’avez fait

Nin’wlou : Rires. Beaucoup de volonté, de sacrifice, d’audace et de résilience. L’histoire de notre premier événement au Palais de la Culture est épatante du début jusqu’à la fin. Même aujourd’hui on n’en revient pas. Plusieurs personnes ne vendaient pas chère notre peau ici, au final nous y sommes parvenus. On a écrit l’une des plus belles histoires du Slam ivoirien. Ceux qui savent comment ça fonctionne savent que le slam est habitué aux « instituts européens » notamment le Goethe-Institut et l’Institut Français ici. C’est moins contraignant là-bas.  Aller au Palais, c’était mettre les pieds dans l’arène. Une kyrielle de défis que nous avons, grâce à Dieu, tous relevés. Porte à porte, box à box, on se déplaçait nous-mêmes pour livrer les billets sans frais.

Slam Is Love : Quel est votre plus beau jour artistique ? Pourquoi ?

Nin’wlou : Il y en a un bon nombre, mais je dirai sans conteste le 7 décembre 2018, Écritude 1, Palais de la Culture Bernard B Dadié d’Abidjan. À quelques jours de l’événement, plus de tickets disponibles. Premier spectacle à guichets fermés. Ça fait accéder à une vie nouvelle. C’était un jour de consécration pour toute l’École des Poètes, et quelque chose d’incroyablement sensationnel pour moi particulièrement. Notre maître, nos familles, nos amis étaient tous là. Ma mère est montée sur scène, j’ai pleuré. Je tiens à ce sujet à remercier nos associations partenaires à travers l’Afrique.

Si je devais choisir un deuxième j’aurais dit 15 juin 2019, « Nuit de Légende » un spectacle avec notre Maître pendant lequel il nous transmet le Bissa, nous passe le flambeau, nous met en mission.

Slam Is Love : Comment fonctionne l’Ecole des Poétes ?

Nin’wlou : L’École des Poètes est une association, elle fonctionne comme une association normale, déjà. Ensuite nous organisons des ateliers de formation, nous en donnons dans des écoles, des séances de partage d’expériences, nous organisons des spectacles pour le groupe mais aussi pour les membres, etc. Parce qu’il faut le souligner, c’est une association de fortes individualités que nous promouvons dans la mesure du possible.

Slam Is Love : Comment se fait le choix des invités internationaux sur vos événements ?

Nin’wlou : Le choix se fait au travers de rapports préétablis. J’ai parlé plus haut d’associations partenaires. C’est surtout à Écritude qu’on invite. Nous aurions voulu en faire une grande fête du Slam Africain mais quelques contraintes notamment budgétaires nous oblige à revoir nos désirs à la baisse. Nous travaillons cependant à rendre ce rêve possible. Ces associations là donc nous font l’amitié de nous envoyer un ou des représentants (ça dépend). Cependant, nous mettons un point d’honneur aux performances de cel.ui.le ou ce.ux.elles qu’elles envoient. Toutefois nous n’en avons organisé que deux et les choses peuvent changer et changent.

Slam Is Love : Existerait une femme ou un homme politique vivant dont vous avez une admiration ?

Nin’wlou : Rires. On l’attend bientôt en Côte d’Ivoire.

Slam Is Love : La part de Dieu dans votre vie ?

Nin’wlou : Dieu c’est TOUT. Le Poète par excellence. Il est amour, le Slam aussi

Slam Is Love : Vous préférez la plage ou la montagne ? Pourquoi ?

Nin’wlou : Chaque sphère a son message. Je communique différemment avec chacun de ces éléments. Difficile de me passer de l’une de ces sensations.

Naturellement la région de laquelle je suis originaire grouille de montagnes. N’empêche que la plage à garde une mystique profonde.

Slam Is Love : Question ambigüe quelle serait la porte de la douceur dans un corps à raccord ?

Nin’wlou : Les pores

Slam Is Love :  Le foufou ou la pizza ? Pourquoi ?

Nin’wlou : Rires. La pizza a plusieurs variétés, le foufou, non. C’est tout dire. Foufou encore et encore

Slam Is Love : Un mot qui décrit vos œuvres ?

Nin’wlou : Marche

Slam Is Love : Quel est votre propos artistique ?

Nin’wlou : Tu as déjà fait de la poésie si tu as dit au moins une fois Nin’wlou.

Slam Is Love : vos défis du moment ?

Nin’wlou : Un livre qui sort bientôt, un album en préparation et un spectacle « La marche du feu » prévu le 21 Mai 2021 à l’Institut Français de Côte d’Ivoire.

Slam Is Love : Des pistes des réflexions pour faire du slam un art majeur en Afrique ?

Nin’wlou : Ça va faire bizarre mais je me réfère de moins en moins aux autorités quand il s’agit de pistes pour faire avancer les choses.

Un constat est clair, dans nos pays, la pluralités d’associations de slameurs plutôt que d’aider à faire avancer les choses joue contre le Slam. Réussir à fédérer nos énergies autour d’une cause commune, éteindre les querelles et ne travailler que pour le Slam sera d’un grand bien. En plus de ce que nous disons, les gens regarde qui nous sommes. Je prône la solidarité, des actions d’envergure de plus en plus concertées. J’emprunte ce bout de vie à Tiken Jah: <<Quand nous serons unis, ça va faire mal>>

Slam Is Love : Akpé kaka pour ce moment de partage, que les muses vous amusent. Love bless you. Bien de bénédictions à votre enfant et votre  cote.

Nin’wlou : Amen! Akpé kaka. Je ne manquerai Lomé me manque, à très vite ! Bien de choses à tous. Slam Is Love.

Abonnons nous aux de Nin’wlou en cliquant sur les liens:

Twitter: https://twitter.com/LaoMenelik?s=09

Facebook: https://www.facebook.com/ninwlou/

Instagram: https://www.instagram.com/ninwlou?r=nametag

YouTube: https://www.youtube.com/channel/UCaoz073NM4T2kDqza56N5Xw

No Comments

Leave a Reply